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Tomate sucht Gärtner - eine Partnerbörse der besonderen Art

Octavia Ivan, Gründerin von "Adopte ma tomate"
Octavia Ivan

Neulich las ich in der Lokalzeitung einen Artikel über Octavia Ivan und ihre neue Internet-Plattform für Gartenfreunde. Da ich selber gerne im Garten arbeite und Octavias Werdegang sehr interessant fand, bat ich sie um ein Interview für meinen Blog. Hier das Ergebnis:

 

Ich treffe Octavia Ivan in der Rue de la Colombette in Toulouse. Hier steht ihr Schreibtisch in den Räumen von "Momentum", einer Initiative für Start-Up-Gründer. Und von hier aus betreibt sie auch "Adopte ma tomate".

 

Unser Gespräch gebe ich auf Französisch wieder, denn in dieser Sprache haben wir uns auch unterhalten - jede mit ihrem speziellen Akzent.  (Hier eine gekürzte deutsche Zusammenfassung).

  

Wer sich für eins ihrer Ateliers interessiert oder den Austausch mit anderen Gartenfreunden sucht, findet Octavias Internetseite hier, kann ihr auf Facebook  folgen oder Mitglied ihrer neuen Facebookgruppe werden. 


1. Octavia, tu viens de créer un site de rencontre pas comme les autres, « Adopte ma tomate ». De quoi s’agit-il ?

 

Octavia: « Adopte ma tomate » est une site internet et, à partir du mois de mai aussi une application mobile. Je propose la mise en relation entre les personnes qui souhaitent jardiner mais qui n’ont pas de jardin et les personnes qui ont un jardin mais qui ne peuvent plus jardiner.

 

Dès que la communauté a commencé à se former je me suis rendue compte qu’il y avait un besoin encore plus fort : aujourd’hui, personne n’a plus le temps de s’occuper seule d’un jardin. Ma proposition a évolué et je proposerai dans l’application des outils pour gérer une équipe sur un jardin.

 

2. As-tu une approche particulière au jardinage, certains principes que tu suis ?

 

Octavia: Les principes que j’essaye de pousser sont la permaculture, le respect de la terre et surtout le respect du rythme de la nature.

 

En complément du site, je propose aussi des ateliers qui sont liés au jardinage. Soit pour les petits, soit pour les grands : ils permettent de reprendre contact avec la terre et d’apprendre à jardiner.

 

Le premier atelier a déjà eu lieu ici, chez Momentum, 53 rue de la Colombette, Toulouse. A l’avenir j’envisage un partenariat avec une future épicerie-café qui aimerait bien qu’on travaille ensemble. Et je suis à la recherche des jardins pour mettre vraiment la main dans la terre. L’idée c’est, à longue terme, de faire des compétitions entre les jardins du même quartier pour obliger les gens à se connaitre, à se rencontrer et échanger.

 

3. Tu es d’origine roumaine. Qu’est-ce qui t‘a amené à Toulouse ?

 

Octavia: J’étais à Bucarest, j’étais bien tranquille, j‘avais mon job, ma voiture, mes amis, mon appartement.

 

J’aimais tellement redécouvrir ma ville que je décidais de devenir guide touristique volontaire. Et pour rencontrer des touristes, je me suis inscrit sur couchsurfing. Un jour, un monsieur m’a contacté en me demandant de l'accueillir. Je lui ai montré ma ville. Et un an plus tard, j’ai déménagé à Toulouse et encore quelques mois plus tard on s’est marié. C’est mon cœur qui m’a amené à Toulouse.

 

4. Et tes premières expériences à Toulouse ? Comment tu as vécu l’arrivée en France ?

 

Octavia: Le fait de quitter mon appartement, vendre ma voiture, dire au revoir à mes amis et à ma famille et de me retrouver seulement avec ma chérie à Toulouse, c’était dure.

 

En plus, je ne parlais pas français alors que je suis une personne qui aime parler et échanger. Du coup je me suis retrouvée isolée, je ne pouvais plus communiquer parce que les gens ici ne parlent pas trop l'anglais.

 

Si j’ai un conseil pour des étrangers qui aménagent à Toulouse, en France, c’est d’apprendre les bases du français !

 

Quand je suis arrivée je croyais que je trouverai facilement un travail, j’avais un bon CV, je parlais très bien l'anglais, ainsi qu’un petit peu d’allemand et je suis une personne qui apprend très vite.

 

Je ne me suis pas inquiètée, je me suis dit, à la limite, si je ne trouve pas un job toute de suite, je travaillerais en tant que vendeuse. Mais je n’ai rien trouvé. Du coup ça faisait un an que je cherchais un job et ma confiance en moi diminuait.  J’ai passé un an à me reconstruire, heureusement j’ai un mari qui était vraiment à mes côtés.

 

Mon premier job en France c’était nounou. J’ai eu la chance de trouver des parents assez ouverts d’esprit qui ont dit : T’as un accent, t’es étrangère, t’as une autre expérience de vie, tu parles anglais - tu pourrais partager ça avec nos enfants. Ils m’ont accepté même si je ne parlais pas bien le français. D’une manière ça m’a aidé beaucoup parce que les enfants parlaient tous le temps et j’ai appris le français avec eux.

 

Ensuite je suis devenue agent commercial pour une entreprise roumaine dans le courtage d'impression. Cela m’a forcé d’aller rencontrer des gens, de m’exprimer et du coup j’ai gagné mes premiers sous.

 

Finalment j’ai repris mes études et j’ai fait un Master en alternance pendant deux ans. Pour cela j’ai travaillé en tant que responsable communication – faire la communication, en français, ça n’était pas évident. Au début c’était dur mais au bout de deux ans j’étais devenue une autre personne.

 

4. L’année dernière t’as eu l’idée de lancer « Adopte ma tomate » ?

 

Octavia: J’ai eu l’idée depuis quelques années déjà, mais pas forcement sous la même forme.

 

En Roumanie, depuis tout ma vie j’avais eu le jardin de mes parents. Je n’ai jamais acheté des légumes ou des fruits. Mais je n’étais pas consciente de l’avantage que j‘avais. Après mon arrivée en France, avec les courses au supermarché il y avait une différence, du gout et du qualité. Petit à petit je me suis posé des questions, comment je pourrais faire pour avoir de nouveau mes propres tomates. Et comme j’avais beaucoup de temps libre, en parcourant la ville à pied, j’ai pu constater que de nombreux terrains étaient en friche.

 

En septembre dernier je me suis inscrite par hasard à un hackathon d'innovation, une forme de session pour start-ups, Wo’mixcity. Le sujet était « Combattre le réchauffement climatique », et j'ai choisi la catégorie «agriculture et alimentation». J’ai proposé mon idée en disant que j’aimerais revégétaliser la ville en construisant des potagers partagés. Pendant le WE on a travaillé à plusieurs sur ce projet. Au bout de deux jours il y avait un business plan et on a gagné la deuxième place. Petit à petit j’ai décidé que je voulais continuer ce projet, même si les autres personnes avaient décidé de se retirer.

 

5. Ton résumé après les premiers mois : c’est un succès ?

 

Octavia: Oui, aujourd’hui il y déjà 230 utilisateurs inscrits. La communauté sur Facebook regroupe 400 personnes.

 

Les premières mises en relations entre jardiniers et propriétaires sont faites. J’ai des réponses des gens qui me disent « C’est super, finalement j’ai un jardin ! ».

 

Quand j’ai commencé à développer « Adopte ma tomate » j’étais convaincu que mon rayon se limiterait seulement au centre-ville. Aujourd’hui j’ai des inscrits qui sont à 40 km, 60 km, voir 100 km de Toulouse, même à Marseille et à Orléans.

 

Peut-être un jour même en Allemagne ?

 

 Oui, pourquoi pas en Allemagne. Merci, Octavia, pour ton accueil chaleureux et ta volonté de partager tes expériences avec nous. Je te souhaite beaucoup de succès et surtout beaucoup de tomates  l'été prochain!


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